Le rôle des arbres dans la purification de l’air et la lutte contre la pollution urbaine
- Clotilde

- 18 août
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 sept.
Aujourd'hui et ce depuis plusieurs décennies, la pollution de l'air est un véritable enjeu de santé publique à l'échelle globale. Selon un article de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air ambiant extérieur a causé pas moins de 4,2 millions de décès prématurés en 2019 !
Cette pollution atmosphérique résulte principalement du recours aux énergies fossiles, notamment le charbon, le gaz naturel et le pétrole. La question est donc : en zone urbaine, peut-on vraiment compter sur les arbres pour nous aider ?

Peut-on purifier l'air extérieur en ville ?
Dans le cadre d'une étude publiée dans la revue Environmental Pollution en 2014, des membres du Service des forêts des États-Unis ont exploré la question suivante : existe-t-il réellement des arbres dépolluants ?
Selon les auteurs, la surface des feuilles des arbres retiennent les particules en suspension dans l’air, notamment les particules fines qui représentent un sérieux danger pour nos poumons. De plus, les feuilles agissent aussi à la manière d'un filtre - à l'aide de leurs stomates - en absorbant et stockant des gaz comme le dioxyde de carbone (CO2) ainsi que des métaux lourds et ce, dans un rayon de 300 mètres quand même ! Les arbres et autres arbustes peuvent donc effectivement atténuer les effets de la pollution de l'air, et c'est plutôt une bonne nouvelle.
En revanche, il faut savoir que ces mêmes polluants se déposant sur les feuilles peuvent causer un ralentissement du processus de photosynthèse et donc, une baisse de la capacité de réduction de la pollution urbaine par les arbres. En somme, il s'agit d'un véritable cercle vicieux, signifiant que la purification de l'air par les arbres a malheureusement ses limites...
Ainsi, le terme "arbres dépolluants" est certainement trop ambitieux, un constat principalement relatif aux actuels niveaux de pollution, qui sont par ailleurs effarants... Une conclusion assez similaire concerne également les plantes d’intérieur, selon un dossier complet publié par l'Agence de la Transition Ecologique (ADEME) en 2011.
Voilà qui est dit :(
Certaines espèces d'arbres plus performantes que d'autres
Il semble que le choix des essences à planter en ville ait une véritable importance. En effet, les saules sont par exemple assez efficaces pour purifier les sols pollués, tandis que les bouleaux - grâce à leurs feuilles duveteuses - captent très bien les particules en suspension dans l'air. D'autres espèces sont également reconnues pour leur capacité à lutter contre la pollution atmosphérique en ville, notamment les aulnes, les chênes, les hêtres et les ormes.
Voilà qui tombe bien : en Loire-Atlantique où j'anime les sorties et la formation de sylvothérapie, nous en avons beaucoup !
En revanche, les marronniers et les platanes sont moins pertinents. Leur large couvert de feuilles et de branches aurait tendance à plaquer la pollution au sol. Dommage ; ils sont justement plantés en masse dans les villes...

Citons également les résineux, ceux-ci présentant une particularité assez intéressante. En effet, les cèdres, pins maritimes, thuyas et autres épicéas ne perdent pas leurs aiguilles en hiver et peuvent donc "agir" toute l'année.
Dans une publication, la ville de Salaberry-de-Valleyfield (Québec) a cité une étude stipulant notamment qu'un érable à sucre d’environ 30 cm de diamètre était capable de prélever dans l'environnement, au cours d'une saison de croissance, des quantités non négligeables de métaux lourds : 5 200 mg de plomb, 820 mg de nickel, 140 mg de chrome et 60 mg de cadmium.
Les arbres, une vraie solution contre la pollution urbaine ?
Les arbres en ville sont sans aucun doute les alliés des habitants, en ce qui concerne la lutte contre la pollution atmosphérique. Ces derniers retiennent des particules fines et absorbent certains gaz et métaux lourds dangereux pour la santé, l’environnement et le climat. Cependant, il est important de souligner que cette capacité est effective sous certaines conditions favorables.
Toutefois, le problème se situe surtout du côté des niveaux actuels de pollution, ces derniers semblants bien trop élevés pour considérer la "capacité purificatrice" des arbres comme
pouvant réellement représenter une solution à part entière...
En réalité, il n'existe qu'une seule véritable solution : réduire les principales sources de pollution de l'air en milieu urbain. Les pouvoirs publics devraient davantage investir et prendre des mesures pour des transports plus propres ou encore, pour des logements, des industries, des centrales électriques plus efficaces sur le plan énergétique, sans oublier la gestion des déchets.
Enfin, les preuves démontrant que le problème n’est que très rarement abordé dans le bon sens s’accumulent. En effet, les projets d’installation de dispositifs de captage et de stockage de carbone se multiplient, notamment en milieu urbain.
A ce propos, à chaque fois que vous achetez une carte cadeau de sylvothérapie sur le site, 1 % est reversé sur des projets en faveur de la décarbonation avec le programme Stripe Climate. Ce n'est pas grand chose, mais bon, c'est ma part du colibri ;)
En ce qui concerne les particules fines et les métaux lourds, les solutions restent pour l’instant marginales. Citons tout de même l’existence de possibles éclaircies, par exemple le projet européen Re-Breath s’intéressant à la réduction des émissions de particules fines provenant de l'usure des systèmes de freinage dans les transports publics urbains.









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