La reproduction des arbres : une sexualité diversifiée
- Clotilde

- 28 sept.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 sept.
Si nous les humains n'avons que peu de formes possibles de reproduction, au sein du monde végétal, c'est toute une autre histoire. Dame Nature a rivalisé d'ingéniosité dans un seul but : maintenir la survie de l'espèce. Là encore, le Vivant est plein de ressources.
Comme les autres végétaux, les arbres ont une sexualité et se reproduisent grâce au pollen. Il existe
d'ailleurs plusieurs stratégies de dispersion des graines, puisque l'objectif est de se multiplier et de
conquérir de nouveaux territoires.
Cependant, ceci n'est pas le seul mode de reproduction au sein du règne végétal. En effet, certaines plantes sont également capables de reproduction asexuée, via le clonage par stolon. Voyons en détail tous ce que les arbres et les plantes ont mis en place pour permettre à de petits eux de croître...
Le principal moyen de reproduction des arbres
Généralement après quelques années de croissance, les arbres deviennent capables de se reproduire. Il s'agit d'une composante essentielle de leur cycle de vie, comme l'explique une publication de l'Observatoire de la Biodiversité des Forêts datant de 2023. Le principal moyen de reproduction des arbres est sexué et ce, via le pollen.

Le pollen est un ensemble de grains microscopiques que les organes mâles des fleurs (étamines) libèrent. Indispensable à la fécondation, cet ensemble provient donc des fleurs dans le cas des arbres feuillus mais en ce qui concerne les conifères, celui-ci est libéré par des cônes.
Certains arbres sont particulièrement généreux en ce qui concerne leur production de pollen, comme les saules et les cèdres qui recouvrent d'une neige blanche duveteuse ou jaune poudreuse tout leur environnement !
Lorsque le pollen atteint une fleur femelle, ce dernier rejoint le pistil et féconde un ovule qui deviendra la future graine.
Ensuite, un fruit commence à se former. Il peut s'agir d'une baie contenant des pépins (ex : le raisin), d'une drupe renfermant un noyau (ex : la cerise) ou encore d'un akène, un genre de fruit oléagineux se caractérisant par une quasi absence d'eau et par une forte contenance en huile. Au sein des forêts, la plupart des fruits sont des akènes, notamment des glands, des pignons, des samares, etc.
Les différentes stratégies de dispersion des graines
Dans la mesure où les arbres ont pour objectif de conquérir de nouveaux territoires et d'assurer la pérennité de l'espèce, ceux-ci disposent de plusieurs stratégies de dispersion de leurs graines.
La plupart du temps, nous associons le pollen aux insectes pollinisateurs tels que les abeilles mais également, les bourdons, papillons, mouches et autres scarabées. Les arbres fruitiers comme les cerisiers et les pruniers arborent des fleurs assez larges, colorées et odorantes afin d'attirer ces insectes très utiles. Il est alors ici question de zoochorie, c'est à dire la dispersion des graines par les animaux.
Cependant, de nombreuses espèces animales de toutes sortes sont susceptibles de consommer les fruits des arbres et ainsi, disséminer les graines via leurs excréments. D'autres exemples sortent parfois de l'ordinaire, notamment celui du geai des chênes (Garrulus glandarius). Etonnamment, cet oiseau assure des réserves pendant l'automne en prévision de l'hiver et ce, grâce à l'enfouissement de milliers de glands dans le sol. L'écureuil, avec ses cachettes de provision, joue un rôle similaire.

Toutefois, la stratégie de dispersion des graines, spores et autres petits fruits la plus commune n'est autre que l'anémochorie. Il s'agit là d'une manière de disséminer avec l’aide du vent, à laquelle ont recours pas moins de 90% des espèces végétales et en particulier, les arbres. En effet, les arbres sont champions en matière d'adaptation à cette stratégie, certaines espèces comme le peuplier et l'érable ayant mis au point des filaments ressemblant à des parachutes, entre autres.
Evoquons un autre moyen de dispersion des graines : l'auto-ensemencement. Pour des arbres tels que certains abricotiers, figuiers et pêchers, il est question d'une pollinisation naturelle par leur propre pollen.
Par exemple, il existe des espèces monoïques, possédant simultanément des fleurs mâles et femelles (le maïs, le blé, le cocotier, la courgette, l'eucalyptus...) là où d’autres sont dioïques, c'est à dire présentant des pieds exclusivement mâles ou femelles ayant besoin l'un de l'autre (ginkgo, palmier-dattier, kiwi...).
D'autres espèces (ex : le pommier, l'oranger, le citronnier, la tomate)) sont hermaphrodites, dont les fleurs disposent d’organes mâles et femelles !
Les moyens de reproduction alternatif dans le règne végétal
Parmi les végétaux, plusieurs espèces ont recours au clonage par stolon, un moyen de reproduction
asexué permettant une propagation rapide.
Cependant, il est essentiel de souligner que cette méthode concerne seulement certaines plantes herbacées (et sous-arbrisseaux) et non les arbres au sens strict du terme. C'est notamment le cas des fraisiers, du chiendent, de la pomme de terre, du gourbet, de la bugle rampante et bien d'autres. Le stolon est un organe végétal de multiplication végétative prenant la forme d'une tige aérienne rampante (ou arquée).
Néanmoins, cette même tige est parfois souterraine, prenant ainsi le nom de drageon. Dans tous les cas, elle provient de la plante mère et forme des "plantes filles" (clones identiques) au niveau de ses nœuds. Par le biais du stolon, la plante mère nourrit ainsi ses clones jusqu'à que ceux-ci deviennent capables de produire leurs propres biomolécules. Le stolon fini ensuite par s'assécher et disparaitre, rendant les plantes filles complètement autonomes. On peut citer ainsi le lilas, le noisetier, le prunier, le framboisier et le robinier faux acacia.

Il existe d'autres formes de multiplication végétative, bien que celles-ci nécessitent souvent une
intervention humaine. Il est possible de citer le bouturage, une méthode consistant au prélèvement d'un organe ou d'un fragment d'organe isolé (ex : tige, racine ou feuille) à replanter afin de déclencher un enracinement, puis la pousse d'une nouvelle plante. C'est assez simple de bouturer des rosiers et des hortensias si l'envie vous dit.
Plus technique et utilisé en pépinière pour les fruitiers, le greffage est un autre procédé. Il consiste à assembler les tissus de deux plantes pour qu'ils se soudent entre eux. L'ensemble est composé du greffon et de son porte-greffe. Le greffon donnera l'arbre tel qu'on l'achète, par exemple un poirier, et le porte-greffe, généralement plus résistant aux maladies et parasites, assurera l'enracinement. Par exemple dans le cas du poirier, le porte-greffe peut être un cognassier.
Une autre méthode appelée marcottage a recours au développement de racines sur une des parties aériennes d'une plante mère. En horticulture, cette technique est parfois privilégiée lorsque le bouturage est difficile. Cependant, il faut savoir que parfois, le marcottage peut se retrouver dans la nature sans intervention humaine, par exemple le figuier, le tilleul et la vigne.
Évoquons enfin une dernière méthode : la division, c'est à dire la séparation et le replantage de sections de la plante. C'est ainsi une des méthodes pour obtenir plusieurs touffes de lavandes, et qui peut aussi s'appliquer à certains arbustes comme les symphorines et certains cornouillers.

La reproduction des végétaux est fascinante et simple à observer. Avez-vous déjà fait attention à la façon dont les arbres et les plantes qui vous entourent procèdent ?
Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture des articles ci-dessous.
Et si vous souhaitez expérimenter des connexions avec les arbres et les rencontrer sous un autre angle, rendez-vous lors des balades de sylvothérapie que je propose sur la région nantaise ! Bien-être, développement personnel et spiritualité réunis pour des moments magiques et hors du temps !









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