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Ce champignon géant de 2.500 ans est un des plus grands organismes vivants sur Terre

Il y a près d'une quarantaine d'années, des chercheurs étasuniens ont découvert un champignon hors du commun, dans une foret de l'état du Michigan. Sa principale particularité ? Couvrir une surface plus grande que celle d'une trentaine de terrains de football !


Un véritable mastodonte


Dans le monde, il existe plus de deux millions d’espèces de champignons. Parmi ces dernières, nous retrouvons l'armillaire bulbeuse (Armillaria gallica), principalement présente en Amérique du Nord et au Japon. Cette espèce est connue pour son gigantisme, puisque plusieurs spécimens couvrant des surfaces incroyables ont été découverts par le passé. A la fin des années 1980, un de ces énormes champignons a été mis à jour dans une forêt près de la ville de Crystal Falls, dans l'état du Michigan (États-Unis).


A l'époque, les chercheurs ont estimé sa taille à 37 hectares, sa masse à près de 100 tonnes et son âge, à environ 1 500 ans. En 2018, des biologiques étasuniens et canadiens ont mené une nouvelle étude sur site - publiée dans la revue bioRxiv - ayant permis de procéder à de nouvelles estimations en ce qui concerne son âge et sa masse. Le champignon serait âgé de plus de 2 500 ans et sa masse avoisinerait les 400 tonnes !


Précisons que l'armillaire bulbeuse est un basidiomycète, arborant des chapeaux de couleur jaune-brun. Ses filaments (hyphes) se développent sous terre grâce à la dégradation du bois mort en surface. De plus, il s'agit aussi d'un parasite qui avec ses enzymes, est capable de tuer son hôte tout en continuant à se développer.


L'armillaire bulbeuse
L'armillaire bulbeuse - Crédits : Mycowalt / Wikimedia Commons

Une mutation très lente pour ce champignon géant


Dans le cadre de leurs travaux, les biologistes ont procédé au prélèvement de 245 échantillons afin d'effectuer des analyses génétiques. Les chercheurs ont également séquencé une quinzaine d'échantillons, dans le but d'évaluer la vitesse d'évolution du génome.


Or, si les cellules étaient en général identiques, celles-ci comportaient tout de même quelques différences. En effet, plusieurs mutations avaient fait leur apparition au sein des cellules somatiques, c'est à dire les cellules végétatives formant le corps du champignon : le mycélium.


Cependant, les analyses ont permis de comprendre que ce champignon géant mutait très lentement. Au cours de ses 2 500 ans d'existence, ce dernier a fait l'objet de seulement 163 modifications génétiques, alors que son génome comportait tout de même au moins cent millions de bases.


D'après les chercheurs, cette lenteur au niveau des mutations est certainement le fait de la vie souterraine, celle-ci se révélant protectrice face aux agents mutagènes de l'environnement, dont les ultraviolets du soleil. Une autre raison possible est l'éventuelle présence dans ce champignon de systèmes de réparation de l'ADN.


Selon les auteurs de l'étude, il se pourrait que dans le cadre de travaux futurs, des scientifiques se basent sur l'armillaire bulbeuse afin de tenter de comprendre comment éviter les mutations rapides de cellules, par exemple chez les patients atteints par le cancer. Une nouvelle piste prometteuse ?


Et pour en savoir plus sur les réseaux mycorhiziens, lisez notre article sur l'internet souterrain des forêts !


Pour aller plus loin sur le terrain...


L’armillaire bulbeuse illustre à merveille l’équilibre délicat entre symbiose et décomposition, entre vie et transformation. La forêt tisse sans relâche ses histoires de coopération. Un modèle inspirant pour notre société, régie par des liens complexes entre les individus.


Comprendre ces dynamiques, c’est déjà cheminer vers une approche plus consciente de la forêt en particulier, et du règne végétal en général.


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