Mon interview avec Frédérique Mingam alias Exuto'Art, art-thérapeute et guide de sylvothérapie à Notre-Dame-Des-Landes (44)
Frédérique Mingam, sous le regard expert de Charlène Allard, photographe.
Drôle, pétillante et pleine de surprises, Fred est art-thérapeute intuitive, spirituelle et connectée à la nature… Son programme propose mille ressources pour faire de votre gentillesse votre plus grande force. Renforcer cette puissance en vous qui vous pousse à faire le bien, et la faire briller, grandir, rayonner… Pour que vous illuminiez le monde de votre présence. Oui, rien que cela 😊
C’est depuis Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique (44) que Frédérique est venue vers moi pour se former à la sylvothérapie à Nantes. Lors de notre premier échange, elle m’a annoncé avoir un esprit cartésien 😉 Elle a pourtant été touchée par le souffle des arbres, et je dois dire que cela ne me surprend pas : j’ai rarement vu une personne dotée d’une intuition aussi fine.
Frédérique nous livre aujourd’hui des morceaux d’elle, des morceaux brillants comme des diamants qu’elle laisse à présent éclairer la Terre…
CR : Bonjour Frédérique, ça me fait tellement, mais tellement plaisir que nous fassions cette interview ! Quel changement depuis la semaine de formation de sylvothérapie, quelle évolution ! C’est beau de te voir comme cela. Peux-tu nous dire stp en quoi ton programme répond aux frustrations des gens ?
FM : Bonjour Clotilde, je suis super reconnaissante et joyeuse de te retrouver après cette année de transition pour moi. J’ai fait cette formation guidée par mon instinct, je ne savais pas ce que cela pourrait m’apporter, et je suis tellement contente de l’avoir fait. Merci à toi pour tout ce que tu as partagé et toute ton humanité bienveillante et patiente.
Aujourd’hui, la nature est devenue une passion qui a fusionné avec l’art. L’art et la nature sont donc devenus mes deux bagages pour pouvoir accompagner les personnes dans leur chemin de vie.
La gentillesse est pour moi une valeur tellement importante, c’est elle qui nous relie, qui crée des ponts entre les Hommes. Cette société a dû faire entrer de l’individualité pour son développement, mais je pense que nous sommes arrivés au terme de ce déploiement. Nous devons nous rassembler maintenant devant les menaces et les temps difficiles qui nous frappent aujourd’hui. La peur, le repli sur soi, divise alors que la gentillesse ouvre, rassemble et fédère.
Mon programme, je l’ai construit autour de cette idée de “je sais que nous sommes sur le bon chemin si on choisit la gentillesse”. Et nous avons besoin de nous reconnaître entre nous, de renforcer notre confiance en nous, et de transmettre pour faire briller cette force.
Les trois piliers de mon programme sont la gestion des émotions, la connaissance de soi et la communication, tout ceci allié à la constitution d’une communauté des gentils afin de nous reconnaître et nous rassembler.
CR : La sylvothérapie semble toujours faire partie de ta vie… et de ta transmission ! Comment la nature et les arbres s'intègrent dans ce que tu proposes ?
FM : Je répondrai par deux points qui sont très importants pour moi.
Premièrement, nous ressentons le changement climatique de manière assez forte. Mais cela peut être douloureux et donc on préfère ne pas voir ; ou par méconnaissance, on vit et attend, car finalement nous habitons dans une région du monde privilégiée et pas trop durement touchée, pour le moment. Je considère que pour protéger quelque chose, nous devons la connaître, être attentif aux signes qu’elle nous montre… La sylvothérapie accompagne les personnes à observer la nature, à l’écouter, à se connecter à elle et donc à mieux la connaître, pour pouvoir la protéger et nous protéger aussi.
Deuxièmement, se connecter à la nature, c’est se connecter au vivant, comme on se connecte à nos voisins, amis, famille, aux autres humains. Mais aussi, la nature nous apporte des bienfaits reconnus aujourd’hui. Nous sommes plus apaisés à son contact, elle nous partage des odeurs, des couleurs… que notre organisme assimile en hormone positive. Quand nous nous promenons dans cette nature, nous pouvons avoir des idées, des clartés, moins de stress, une impression de faire partie de quelque chose de plus grand que nous… Tout ceci nous apporte des connaissances sur nous-même et nos relations aux autres.
C’est ainsi que naturellement, je l’ai inclus dans mon programme d’accompagnement, mais aussi que je propose des balades et bains de forêt réguliers.
CR : On te voit faire des ateliers apéros-peinture (mais quelle super idée !) et landes’art (rappelons que tu es aussi art-thérapeute à Notre-Dame-Des-Landes), des initiations à l’argile, du dessin en forêt et des balades nature, et même à l’édition 2024 de la Nuit des Forêts. Quelle diversité ! Où trouves-tu toute cette énergie ?
FM : Ce sont des rencontres, des opportunités qui se présentent. De plus, j'ai toujours voulu apporter toujours plus aux gens. C’est pourquoi le prix de mes ateliers est aussi bas et mes ateliers sont si diversifiés.
J’ai besoin de rendre service, d’apporter une qualité toujours meilleure de prestation. Comme les gens le reconnaissent, j'ai de plus en plus de sollicitations. C’est un juste retour des choses, je pense.
Ensuite, l’énergie n’est pas inépuisable, donc je fais attention tout de même à moi et je me ressource souvent auprès de la nature bien entendu, mon jardin est très apaisant, mais aussi auprès de ma famille. Et j’ai aussi besoin d’énormément de temps seule.
CR : Je me souviens qu’au cours de la formation, tu as dressé pour les stagiaires un court portrait juste et pertinent de qui elles sont. De moi, tu a dit que c’était dur de me donner une seule définition, qu’à chaque tiroir qu’on tire, on trouve une autre facette de moi. C’était bien dit ! Mais tu ne me sembles pas en reste 😊 Si on ouvre tes tiroirs, chère Frédérique, que trouvera-t-on ?
FM : Hum question super intéressante. Des talents naturels que je ne considère pas comme tels, un instinct, une analyse et une écoute disponible, une ouverture d’esprit à toute épreuve, mais surtout je suis toujours en évolution. Je ne me repose pas sur mes acquis, j'aime apprendre toujours plus, j’aime me remettre en question, car nous sommes des êtres mouvants et nous devons nous rééquilibrer tout le temps, contrairement aux arbres par exemple. Nous paraissons être turbulents, changeants, inconstants… comme des enfants par rapport à ces colosses de sagesse. N’oublions pas que même s’ils sont statiques, ils grandissent et s’adaptent toute leur vie durant, donc je m’attèle à suivre leur modèle.
Après la sylvothérapie, j’ai aussi plongé les deux pieds dans la géobiologie qui apporte aussi beaucoup de complémentarité à ce que tu as pu nous apprendre. Aujourd’hui je détecte des sources souterraines, j’étudie les influences invisibles à l'œil nu sur les arbres notamment.
J’ai aussi depuis peu étudié et je suis en cours de formation de l’Human Design, qui est un outil absolument bluffant pour se connaître soi-même et mieux comprendre nos relations avec les autres humains et même les plantes !!! Le principe est que chaque personne et chaque plante dégage une énergie, une aura, chacun à des compétences innées, des forces et des faiblesses. Les connaître nous permet de nous réaliser plus vite et plus intensément.
CR : Comme tu en as fait ta force, tu es gentille. C’est vrai que moi aussi, on m’a déjà reproché d’être trop gentille… Comme si être gentil était une faiblesse dans notre société. A tous les gentils et les gentilles qui nous lisent, que pourrais-tu leur dire pour les aider, les encourager ?
FM : Ce qui est souvent souligné dans les livres, les médias… c’est que les gentils ne savent pas dire non. Il faut savoir que la plupart des gens vivent les choses seulement de leur côté. Ils n’ont pas la capacité qu’ont les gentils de se mettre dans les baskets des autres et c’est ce qui fait qu’on a du mal à dire non. Il est important de changer son focal et se dire que dans le cas d’une demande, c’est la rencontre de deux individualités. L’un n'est pas plus important que l’autre.
Par exemple, je sais aujourd'hui que j’ai besoin de beaucoup de temps seule pour me ressourcer et que je n’ai pas d’énergie renouvelable facilement. Donc quand on me demande quelque chose, je ne dis pas oui, je parle de mes doutes à pouvoir réaliser la demande ou alors je fais le compte de l’énergie potentielle avant de répondre, de ce que cela impactera ma famille… et je dis de ne pas compter forcément sur moi pour le moment ou alors oui ou non.
On sait que si on nous demande, c’est que la personne a des besoins, mais attention à ne pas rendre compte de nos propres besoins. La métaphore du seau de gentillesse est intéressante ici. Imaginons un seau rempli à ras bord normalement le matin. Cette gentillesse est pour nous et pour distribuer aux autres. Normalement, on peut recevoir des gentillesses aussi ce qui nourrit notre seau dans la journée. Par contre, si on a mal dormi un matin, hop on a déjà perdu un peu de matière, et tout au long de la journée on distribue de la gentillesse de notre seau. Et si par malheur, personne ne remplit aussi notre seau dans les rencontres, nous n’avons plus de matière jusqu’au soir pour nous traiter nous-même.
C’est comme un secouriste, il vous dira : “si je dois secourir tout le monde, je dois d’abord me mettre en sécurité sinon je ne sauverai personne”.
Donc j’encourage chacun à faire preuve de gentillesse envers soi et les autres, montrer l’exemple afin de montrer toute la force qui se dégage de cette valeur. Les plus durs à convaincre, vous le remarquerez sans doute, sont ceux qui ont trop souffert dans leur vie, ils vont tester votre bienveillance. Ne forcez pas, restez à distance et continuez votre distribution, ils viendront à vous un jour ou l’autre.
CR : And the last question… roulements de tambour 🥁Elle dirait quoi la petite Frédérique à la grande Frédérique que tu es devenue ?
FM : Sans doute rien, mais elle observerait comme toujours. Elle s'inspirerait de quelques attitudes, tournures de phrase… Elle resterait dans mon ombre à analyser chaque geste, phrase… Elle aurait sans doute grandi un peu plus vite en comprenant plus de choses sur elle et les relations sociales…
J’ai passé du temps à essayer de me comprendre, me connaître, à essayer de rentrer dans les cases. Tu vois Clotilde, même la case cartésienne, je ne rentrais pas totalement dedans (rires).
Aujourd’hui je sais ce que je veux : apporter aux gens qui le souhaitent plus de sérénité, de bienveillance envers eux-mêmes, un sentiment d’avoir de la valeur et des choses à apporter au monde.
Vous êtes tous formidables, vous cachez des trésors qui ne demandent qu’à être distribués. Car à quoi cela sert d’accumuler et de devoir tout garder pour soi, cela engendre la peur de perdre des choses à soi uniquement et cela enferme également dans la solitude. Bref partageons!
Mille mercis Frédérique pour cette interview ! J’ai adoré te poser ces questions, j’adore la personne que tu es devenue et je suis si reconnaissante d’avoir contribué à ton chemin. Continue à inspirer les gens avec la gentillesse, cela fait tellement de bien sur nos coeurs meurtris 💖
Découvrez la communauté de la gentillesse parmi les arbres !
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